J'ai récupérer un gros tas de revus chez un exploitant, dont une particulièrement intéressante datée d'avril 1996,
c'était il y a 13 ans....
SEGA PINBALL
JIM GORMAN: " Nous sommes allées trop loin dans la sophistication des jeux. Revenons à des plateaux plus accessibles"
Responsable export de Sega Pinball, Jim Gorman évoque la saturation du marché et les problèmes rencontrés au plan international, il présente Goldeneye, la licence du dernier James Bond et annonce sa présence probable aux championnats de France et d'Europe qui se dérouleront dans la région toulousaine les 18 et 19 mai prochain.
Quelles sont les principales innovations de Goldeneye?
Goldeneye est basé sur le succès des films de James Bond. Il fait le lien entre le film et l'univers du jeu. Techniquement, il offre deux innovations: d'abord l'électroaimant de sortie, placé entre les deux flippers. Cet électroaimant est contrôlé par ordinateur et peut percevoir quelle bille il s'agit. C'est une grande nouveauté. Lorsque la bille entre dans le champ magnétique, un signal est envoyé à l'ordinateur qui la reconnait et peut ou non actionner le contact qui la renvoie ou non sur le plateau. Avec ces séquences "vie ou mort", Goldeneye reprenant l'esprit des films de James Bond mais développé par nos ingénieurs électroniciens.
Et la seconde innovation?
Il s'agit de "docteur pinball". Docteur pinball qui n'existait encore dans aucun jeu! il s'agit d'une méthode de recherche technique de pannes. Si, par exemple, vous avez un problème sur une bobine et que vous allez dans le test diagnostique, le pinball vous répondra court circuit, contrôlez s'il y a 2 volts, oui ou non. Selon la réponse, vous changez ou pas, etc... il s'agit d'une aide précieuse pour l'exploitant en cas de panne. Ces innovations sont faites pour que Goldeneye soit le flipper le plus performant qui soit!
Il y a deux ans, vous avez introduit le maxi display, puis vous êtes revenu à l'ancien. Pour quelles raisons?
Pour deux raisons: d'abord pour une raison électronique car notre électronique est mieux adaptée aux matrix de taille moyenne et ensuite pour disposer de modèles comparables aux autres fabricants. Cela imposait aux exploitants de disposer de displays différents. Or, il faut réduire les stocks.
Le flipper est en régression au plan mondial. A quoi attribuez vous cette baisse du marché?
A plusieurs raisons. La plus importante est, sans doute, la saturation du marché, due notamment à l'apparition des appareils à sous ou AWPs dans de nombreux pays comme l'espagne. Les taxes sont une autre raison. Nous étudions comment réduire la charge de ces taxes, comment fabriquer des pinballs encore plus amusants. Peut être même beaucoup plus simple comme certain le suggèrent. Nous sommes allées suffisamment loin dans la sophistication. Nous allons réaliser des flippers accessibles à tous. C'est par ce type de jeu que nous pourront redresser le marché du flipper.
A quel niveau évaluez vous la baisse du flipper?
Chaque pays est plus ou moins atteint. Et dans certains, cela peut aller jusqu'à 60 ou 70%. La fabrication a grimpé jusqu'à 100000 appareils et l'année dernière la production a été nettement inférieure pour l'ensemble des fabricants. Nous étions loin, très loin même des 100000 modèles/an !
Quels sont les pays les plus touchés?
Difficile de répondre. Je pense que le pays le plus touché est l'Espagne avec l'apparition des AWPs. Mais la France l'est aussi car il y a de plus en plus de fermetures de cafés, et cela se ressent sur le marché.
Que faire pour que cela aille mieux?
Je vous l'ai déjà dit: de nouveaux jeux. L'an prochain, nous lancerons des jeux mieux adaptés aux différents marchés. D'autres pays s'ouvrent aux flippers. Des pays comme Taïwan, par exemple, où le gouvernements accepteront de nouveau les flippers. Et bien sûr, la Chine. Des négociations ont lieu au niveau gouvernemental.
Et les championnats de flipper?
Les structures PAPA et IFPA ont disparu. Les exploitants américains sont actuellement en train de relancer un nouveau championnat, en particulier dans le Michigan où nous leur avons fourni une trentaine d'appareils. Ce championnat a eu beaucoup de succès. Il y a aussi le championnat de France et le championnat d'Europe qui auront lieu à Toulouse où j'ai l'intention de venir. Nous soutenons ces championnats, ces tournois, aux USA ou en Europe, car c'est un bon moyen de promouvoir le flipper. Les grands champions attirent incontestablement de nouveaux adeptes et aussi longtemps qu'il y aura des tournois, il y aura de nombreux nouveaux joueurs.
Quelles sont vos prochaines licences?
Notre nouvelle licence est celle de Twister, un film qui va sortir en mai ou juin aux USA.
Des rumeurs circulent sur un éventuel rapprochement avec Premier/Gottlieb. Qu'en est t'il?
Des négociations sont en cours mais il n'y a aucune confirmation de part et d'autre. En fait, chaque fois que Sega rencontre ou discute avec quelqu'un, les rumeurs circulent. Et toujours quand les affaires ne vont pas bien.
Êtes-vous optimiste sur l'avenir du flipper?
Si on observe attentivement l'histoire de notre industrie, le flipper est omniprésent. En 1992, le flipper marchait très fort, et l'an dernier, beaucoup moins. Je pense que le phénomène est cyclique. Nous sommes actuellement à un niveau des plus bas, et les hardwares des vidéos font des progrès considérables, pour les jeux de combat de conduite. Le vidéo a, lui aussi, encore de bons jours devant lui. Mais, pour en revenir au flipper, c'est un jeu qui a sa place dans la plupart des pays car les gens aiment y jouer. C'est pour cela que nous croyons fermement à l'avenir du flipper au plan international.
PREMIER TECHNOLOGY/GOTTLIEB
GIL POLLOCK: "Un rythme de deux flippers par an et par marque éviterait la saturation du marché"
C'est le magazine AB Europe qui, le premier, a lâché l'information laissant entendre qu'il y aurait du rapprochement dans l'air entre Sega Pinball et Premier Technology. Si les deux fabricants ont confirmé avoir des contacts, à l'heure où nous écrivons ces lignes, ils affirment n'avoir conclu aucun accord. Témoins les propos de Gil Pollock, président de Premier Technology.
Pour quelles raisons avoir fermé l'usine pendant 6 semaines?
Rassurez-vous, Gottlieb n'est pas si mal en point que cela. Les affaires sont très calmes au plan international, mais nous n'en continuons pas moins de fabriquer de bons produits et, si l'on regarde une vingtaine d'années en arrière, on s'aperçoit que dans notre industrie, les affaires ont toujours été cycliques! Concernant la fermeture de notre usine, nous avons attendu pour commercialiser le Mario Andretti. Cet appareil était prêt depuis le mois de novembre, mais il y avait une telle saturation de matériel sur le marché que nous avons pris la décision de repousser sa sortie car les distributeurs avaient trop de stocks. Aussi, nous avons préféré fermer l'usine pour quelques semaines de vacances supplémentaires plutôt que de contribuer à l'augmentation des stocks.
Précisément, cinq fabricants avec chacun quatre modèles par an, n'est-ce pas un peu trop?
C'est beaucoup trop. Et trop, c'est trop! Nous l'avons dit et répété à maintes et maintes reprises... Et nous sommes allés plus loin en mettant nos actes en accord avec notre discours en reportant la sortie du Mario Andretti. C'était une sage décision. Nous l'avons prise.
Pourquoi les autres fabricants ne font pas de même?
Je n'en ai pas parlé avec eux. Je ne sais donc pas pourquoi ils ne le font pas mais, je le répète, je pense que nous avons pris la bonne décision. Il y a beaucoup trop de modèles qui sortent chaque année. Je pense que deux modèles par an et par fabricant, serait un bon rythme.
Plus serait dangereux pour l'avenir du flipper?
Je le crois. D'ailleurs, Williams annonce qu'il ne va sortir que deux modèles par an, Bally aussi et Sega tient le même discours.
Nous vous avons croisé à Londres avec Robert fedjian en compagnie d'industriels japonais. Qu'en est-il exactement?
Nous avons toujours des contacts et des discussions avec des industriels étrangers. Mais, il n'y a pas eu de négociations comme le prétendent les rumeurs. Pour être parfaitement clair, nous n'avons signé aucun accord de fusion avec Sega, même si nous envisageons certaines possibilités pour l'avenir...
Comment voyez vous l'avenir de Gottlieb?
En 1996, le marché restera difficile mais je pense qu'il va se redresser en 1997 et 1998. C'est un marché cyclique et nous sommes actuellement dans une phase basse. Le marché ne peut donc que reprendre. Le flipper est un excellent produit pour l'exploitation, ne l'oublions pas...
Quel sera votre prochain modèle?
Il s'agit d'une licence que nous avons signé avec l'industrie cinémmatographique: Barb-Wire avec Pamela Anderson, la vedette d'alerte à malibu.
BALLY/WILLIAMS
ROGER SHARPE: "Fabriquer moins de flippers, mais des modèles intéressant le plus grand nombre de joueurs"
Roger Sharpe, directeur markéting de WMS aborde la crise du flipper et nous explique ce qui, selon lui, permettra à l'industrie de faire face à la "crise du flipper" qu'il considère comme un phénomène cyclique. Ceci étant, il considère qu'un rythme moins soutenu de sortie de modèles et des plateaux plus accessibles permettront aux flippers de reconquérir le terrain perdu.
Williams et Bally sortent entre 7 et 8 modèles par an. Si on ajoute les autres fabricants, on arrive à près d'une vingtaine de modèles/an. N'est-ce pas trop pour un marché international qui marque le pas?
C'est beaucoup trop. Certes, il faudrait moins de modèles par an mais il faut continuellement offrir aux joueurs de nouveaux appareils. On peut comparer notre industrie avec celle du cinéma: l'an dernier, quatre nouveaux films sont sortis en moyenne chaque semaine. Nous, nous sommes plus flexibles que l'industrie du cinéma puisque nous pouvons varier les thèmes des jeux d'un modèle à l'autre. Par exemple, Congo et Attack from mars sont deux thèmes différents. Attack from mars, qui offre un jeu simple, peut attirer un grand nombre de joueurs alors que Congo touche une tout autre catégorie de joueurs.
La solution ne passe-t-elle pas par 3 modèles par an et par manque?
Ce qui ferait 6 modèles pour WMS. Trois Williams et trois Bally. Et, nous sommes dans une logique de compétition, même si avec les autres fabricants, nous sommes d'accord pour ne plus sortir autant de modèles. Pour l'exploitant, la question est de savoir quel modèle va bien marcher. Il en achète un, puis il en sort un autre, et encore un autre... C'est un vrai problème. Ce que nous pensons faire, c'est accroitre notre coopération avec nos clients afin de savoir pour chaque modèle si c'est le moment ou pas de lancer un nouveau modèle sur le marché. Déjà, la production a diminué et il y aura moins de modèles à l'avenir.
Comment redynamiser le marché?
En sortant de bons modèles. Des modèles attirant tous les joueurs, les bons comme les débutants. Mais le flipper connait un phénomène cyclique alors que la vidéo progresse. C'est le cas avec les images en 3 dimensions. Pour le flipper, il n'y a guère de nouveautés techniques très importantes, il ne peut que réfléchir
à son impact, et peut-être par des jeux plus simples, avec des plateaux moins sophistiqués. Ceux des modèles récents l'étaient peut-être trop au point que certains joueurs ne comprenaient plus ce qu'ils devaient faire, à part peut-être les très bons joueurs. Nous avons (tous les fabricants) commis l'erreur de nous caler sur les meilleurs joueurs. C'était une erreur: nous devons revenir au joueur moyen ou occasionnel. C'est d'ailleurs le cas du Attack from mars: plateau simple et jeu facile et amusant. Pour décrocher le jackpot, il n'y a qu'un seul endroit que l'on découvre facilement. Les effets sont saisissants et je pense qu'avec son design et sa simplicité de jeu, les joueurs se feront plaisir!
WMS sort un petit flipper qui distribue un jeton. Pour quelles raisons?
C'est un jeu plus petit, qui demande moins de place qu'un flipper classique. Et il s'agit bien d'un flipper et non d'une machine à sous. L'appareil délivre un jeton, mais possède des bumpers, un lanceur, des flippers mobiles, etc, et , en plus, il délivre un jeton! Malheureusement, ce type d'appareil n'est pas autorisé dans tous les pays, mais si on y joue sans jeton, ce qui est possible, il devient un flipper classique, dans une caisse plus étroite.
Mais qui dit jeton pense aussitôt à l'échange contre de l'argent?
Non, puisque ce jeton est destiné à une autre partie ou pour être collectionné, car nous éditons des séries de 12 jetons. Nous en aurons bientôt 20. Le patron de bar pourra, s'il le désire, organiser des échanges entre les joueurs. Je le répète, c'est un jeu d'adresse, même s'il rencontre des problèmes d'autorisations dans certains états américains, car il se trouve dans une "zone grise", c'est à dire qu'il est parfois considéré comme jeu de rédemption!
Pouvez vous nous présenter rapidement les derniers modèles WMS?
Attack from mars est une expérience incroyable dans le domaine du flipper. Simple jeu, beau plateau, pour les joueurs bons et aussi débutants. Safe Cracker est un flipper par son plateau mais aussi un jeu avec lequel on peut obtenir un jeton.
c'était il y a 13 ans....
SEGA PINBALL
JIM GORMAN: " Nous sommes allées trop loin dans la sophistication des jeux. Revenons à des plateaux plus accessibles"
Responsable export de Sega Pinball, Jim Gorman évoque la saturation du marché et les problèmes rencontrés au plan international, il présente Goldeneye, la licence du dernier James Bond et annonce sa présence probable aux championnats de France et d'Europe qui se dérouleront dans la région toulousaine les 18 et 19 mai prochain.
Quelles sont les principales innovations de Goldeneye?
Goldeneye est basé sur le succès des films de James Bond. Il fait le lien entre le film et l'univers du jeu. Techniquement, il offre deux innovations: d'abord l'électroaimant de sortie, placé entre les deux flippers. Cet électroaimant est contrôlé par ordinateur et peut percevoir quelle bille il s'agit. C'est une grande nouveauté. Lorsque la bille entre dans le champ magnétique, un signal est envoyé à l'ordinateur qui la reconnait et peut ou non actionner le contact qui la renvoie ou non sur le plateau. Avec ces séquences "vie ou mort", Goldeneye reprenant l'esprit des films de James Bond mais développé par nos ingénieurs électroniciens.
Et la seconde innovation?
Il s'agit de "docteur pinball". Docteur pinball qui n'existait encore dans aucun jeu! il s'agit d'une méthode de recherche technique de pannes. Si, par exemple, vous avez un problème sur une bobine et que vous allez dans le test diagnostique, le pinball vous répondra court circuit, contrôlez s'il y a 2 volts, oui ou non. Selon la réponse, vous changez ou pas, etc... il s'agit d'une aide précieuse pour l'exploitant en cas de panne. Ces innovations sont faites pour que Goldeneye soit le flipper le plus performant qui soit!
Il y a deux ans, vous avez introduit le maxi display, puis vous êtes revenu à l'ancien. Pour quelles raisons?
Pour deux raisons: d'abord pour une raison électronique car notre électronique est mieux adaptée aux matrix de taille moyenne et ensuite pour disposer de modèles comparables aux autres fabricants. Cela imposait aux exploitants de disposer de displays différents. Or, il faut réduire les stocks.
Le flipper est en régression au plan mondial. A quoi attribuez vous cette baisse du marché?
A plusieurs raisons. La plus importante est, sans doute, la saturation du marché, due notamment à l'apparition des appareils à sous ou AWPs dans de nombreux pays comme l'espagne. Les taxes sont une autre raison. Nous étudions comment réduire la charge de ces taxes, comment fabriquer des pinballs encore plus amusants. Peut être même beaucoup plus simple comme certain le suggèrent. Nous sommes allées suffisamment loin dans la sophistication. Nous allons réaliser des flippers accessibles à tous. C'est par ce type de jeu que nous pourront redresser le marché du flipper.
A quel niveau évaluez vous la baisse du flipper?
Chaque pays est plus ou moins atteint. Et dans certains, cela peut aller jusqu'à 60 ou 70%. La fabrication a grimpé jusqu'à 100000 appareils et l'année dernière la production a été nettement inférieure pour l'ensemble des fabricants. Nous étions loin, très loin même des 100000 modèles/an !
Quels sont les pays les plus touchés?
Difficile de répondre. Je pense que le pays le plus touché est l'Espagne avec l'apparition des AWPs. Mais la France l'est aussi car il y a de plus en plus de fermetures de cafés, et cela se ressent sur le marché.
Que faire pour que cela aille mieux?
Je vous l'ai déjà dit: de nouveaux jeux. L'an prochain, nous lancerons des jeux mieux adaptés aux différents marchés. D'autres pays s'ouvrent aux flippers. Des pays comme Taïwan, par exemple, où le gouvernements accepteront de nouveau les flippers. Et bien sûr, la Chine. Des négociations ont lieu au niveau gouvernemental.
Et les championnats de flipper?
Les structures PAPA et IFPA ont disparu. Les exploitants américains sont actuellement en train de relancer un nouveau championnat, en particulier dans le Michigan où nous leur avons fourni une trentaine d'appareils. Ce championnat a eu beaucoup de succès. Il y a aussi le championnat de France et le championnat d'Europe qui auront lieu à Toulouse où j'ai l'intention de venir. Nous soutenons ces championnats, ces tournois, aux USA ou en Europe, car c'est un bon moyen de promouvoir le flipper. Les grands champions attirent incontestablement de nouveaux adeptes et aussi longtemps qu'il y aura des tournois, il y aura de nombreux nouveaux joueurs.
Quelles sont vos prochaines licences?
Notre nouvelle licence est celle de Twister, un film qui va sortir en mai ou juin aux USA.
Des rumeurs circulent sur un éventuel rapprochement avec Premier/Gottlieb. Qu'en est t'il?
Des négociations sont en cours mais il n'y a aucune confirmation de part et d'autre. En fait, chaque fois que Sega rencontre ou discute avec quelqu'un, les rumeurs circulent. Et toujours quand les affaires ne vont pas bien.
Êtes-vous optimiste sur l'avenir du flipper?
Si on observe attentivement l'histoire de notre industrie, le flipper est omniprésent. En 1992, le flipper marchait très fort, et l'an dernier, beaucoup moins. Je pense que le phénomène est cyclique. Nous sommes actuellement à un niveau des plus bas, et les hardwares des vidéos font des progrès considérables, pour les jeux de combat de conduite. Le vidéo a, lui aussi, encore de bons jours devant lui. Mais, pour en revenir au flipper, c'est un jeu qui a sa place dans la plupart des pays car les gens aiment y jouer. C'est pour cela que nous croyons fermement à l'avenir du flipper au plan international.
PREMIER TECHNOLOGY/GOTTLIEB
GIL POLLOCK: "Un rythme de deux flippers par an et par marque éviterait la saturation du marché"
C'est le magazine AB Europe qui, le premier, a lâché l'information laissant entendre qu'il y aurait du rapprochement dans l'air entre Sega Pinball et Premier Technology. Si les deux fabricants ont confirmé avoir des contacts, à l'heure où nous écrivons ces lignes, ils affirment n'avoir conclu aucun accord. Témoins les propos de Gil Pollock, président de Premier Technology.
Pour quelles raisons avoir fermé l'usine pendant 6 semaines?
Rassurez-vous, Gottlieb n'est pas si mal en point que cela. Les affaires sont très calmes au plan international, mais nous n'en continuons pas moins de fabriquer de bons produits et, si l'on regarde une vingtaine d'années en arrière, on s'aperçoit que dans notre industrie, les affaires ont toujours été cycliques! Concernant la fermeture de notre usine, nous avons attendu pour commercialiser le Mario Andretti. Cet appareil était prêt depuis le mois de novembre, mais il y avait une telle saturation de matériel sur le marché que nous avons pris la décision de repousser sa sortie car les distributeurs avaient trop de stocks. Aussi, nous avons préféré fermer l'usine pour quelques semaines de vacances supplémentaires plutôt que de contribuer à l'augmentation des stocks.
Précisément, cinq fabricants avec chacun quatre modèles par an, n'est-ce pas un peu trop?
C'est beaucoup trop. Et trop, c'est trop! Nous l'avons dit et répété à maintes et maintes reprises... Et nous sommes allés plus loin en mettant nos actes en accord avec notre discours en reportant la sortie du Mario Andretti. C'était une sage décision. Nous l'avons prise.
Pourquoi les autres fabricants ne font pas de même?
Je n'en ai pas parlé avec eux. Je ne sais donc pas pourquoi ils ne le font pas mais, je le répète, je pense que nous avons pris la bonne décision. Il y a beaucoup trop de modèles qui sortent chaque année. Je pense que deux modèles par an et par fabricant, serait un bon rythme.
Plus serait dangereux pour l'avenir du flipper?
Je le crois. D'ailleurs, Williams annonce qu'il ne va sortir que deux modèles par an, Bally aussi et Sega tient le même discours.
Nous vous avons croisé à Londres avec Robert fedjian en compagnie d'industriels japonais. Qu'en est-il exactement?
Nous avons toujours des contacts et des discussions avec des industriels étrangers. Mais, il n'y a pas eu de négociations comme le prétendent les rumeurs. Pour être parfaitement clair, nous n'avons signé aucun accord de fusion avec Sega, même si nous envisageons certaines possibilités pour l'avenir...
Comment voyez vous l'avenir de Gottlieb?
En 1996, le marché restera difficile mais je pense qu'il va se redresser en 1997 et 1998. C'est un marché cyclique et nous sommes actuellement dans une phase basse. Le marché ne peut donc que reprendre. Le flipper est un excellent produit pour l'exploitation, ne l'oublions pas...
Quel sera votre prochain modèle?
Il s'agit d'une licence que nous avons signé avec l'industrie cinémmatographique: Barb-Wire avec Pamela Anderson, la vedette d'alerte à malibu.
BALLY/WILLIAMS
ROGER SHARPE: "Fabriquer moins de flippers, mais des modèles intéressant le plus grand nombre de joueurs"
Roger Sharpe, directeur markéting de WMS aborde la crise du flipper et nous explique ce qui, selon lui, permettra à l'industrie de faire face à la "crise du flipper" qu'il considère comme un phénomène cyclique. Ceci étant, il considère qu'un rythme moins soutenu de sortie de modèles et des plateaux plus accessibles permettront aux flippers de reconquérir le terrain perdu.
Williams et Bally sortent entre 7 et 8 modèles par an. Si on ajoute les autres fabricants, on arrive à près d'une vingtaine de modèles/an. N'est-ce pas trop pour un marché international qui marque le pas?
C'est beaucoup trop. Certes, il faudrait moins de modèles par an mais il faut continuellement offrir aux joueurs de nouveaux appareils. On peut comparer notre industrie avec celle du cinéma: l'an dernier, quatre nouveaux films sont sortis en moyenne chaque semaine. Nous, nous sommes plus flexibles que l'industrie du cinéma puisque nous pouvons varier les thèmes des jeux d'un modèle à l'autre. Par exemple, Congo et Attack from mars sont deux thèmes différents. Attack from mars, qui offre un jeu simple, peut attirer un grand nombre de joueurs alors que Congo touche une tout autre catégorie de joueurs.
La solution ne passe-t-elle pas par 3 modèles par an et par manque?
Ce qui ferait 6 modèles pour WMS. Trois Williams et trois Bally. Et, nous sommes dans une logique de compétition, même si avec les autres fabricants, nous sommes d'accord pour ne plus sortir autant de modèles. Pour l'exploitant, la question est de savoir quel modèle va bien marcher. Il en achète un, puis il en sort un autre, et encore un autre... C'est un vrai problème. Ce que nous pensons faire, c'est accroitre notre coopération avec nos clients afin de savoir pour chaque modèle si c'est le moment ou pas de lancer un nouveau modèle sur le marché. Déjà, la production a diminué et il y aura moins de modèles à l'avenir.
Comment redynamiser le marché?
En sortant de bons modèles. Des modèles attirant tous les joueurs, les bons comme les débutants. Mais le flipper connait un phénomène cyclique alors que la vidéo progresse. C'est le cas avec les images en 3 dimensions. Pour le flipper, il n'y a guère de nouveautés techniques très importantes, il ne peut que réfléchir
à son impact, et peut-être par des jeux plus simples, avec des plateaux moins sophistiqués. Ceux des modèles récents l'étaient peut-être trop au point que certains joueurs ne comprenaient plus ce qu'ils devaient faire, à part peut-être les très bons joueurs. Nous avons (tous les fabricants) commis l'erreur de nous caler sur les meilleurs joueurs. C'était une erreur: nous devons revenir au joueur moyen ou occasionnel. C'est d'ailleurs le cas du Attack from mars: plateau simple et jeu facile et amusant. Pour décrocher le jackpot, il n'y a qu'un seul endroit que l'on découvre facilement. Les effets sont saisissants et je pense qu'avec son design et sa simplicité de jeu, les joueurs se feront plaisir!
WMS sort un petit flipper qui distribue un jeton. Pour quelles raisons?
C'est un jeu plus petit, qui demande moins de place qu'un flipper classique. Et il s'agit bien d'un flipper et non d'une machine à sous. L'appareil délivre un jeton, mais possède des bumpers, un lanceur, des flippers mobiles, etc, et , en plus, il délivre un jeton! Malheureusement, ce type d'appareil n'est pas autorisé dans tous les pays, mais si on y joue sans jeton, ce qui est possible, il devient un flipper classique, dans une caisse plus étroite.
Mais qui dit jeton pense aussitôt à l'échange contre de l'argent?
Non, puisque ce jeton est destiné à une autre partie ou pour être collectionné, car nous éditons des séries de 12 jetons. Nous en aurons bientôt 20. Le patron de bar pourra, s'il le désire, organiser des échanges entre les joueurs. Je le répète, c'est un jeu d'adresse, même s'il rencontre des problèmes d'autorisations dans certains états américains, car il se trouve dans une "zone grise", c'est à dire qu'il est parfois considéré comme jeu de rédemption!
Pouvez vous nous présenter rapidement les derniers modèles WMS?
Attack from mars est une expérience incroyable dans le domaine du flipper. Simple jeu, beau plateau, pour les joueurs bons et aussi débutants. Safe Cracker est un flipper par son plateau mais aussi un jeu avec lequel on peut obtenir un jeton.